Arméria Renaissance


 
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 Première leçon, la Patience

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Vlad Himei

Vlad Himei
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Date d'inscription : 16/03/2015

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Guilde: La Vierge des Ressacs
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Place dans la hiérarchie de sa Race: Sang pur
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MessageSujet: Première leçon, la Patience   Première leçon, la Patience EmptyVen 15 Avr - 16:41






Première leçon, la Patience


Feat. Vlad & Alice

Au premier abord, on aurait pu croire à une ruine, semblable à toutes les autres alentour. Le taudis de bois délabré et détrempé d'humidité semble ne tenir que grâce aux murs des bicoques voisines, et il en est de même à perte de vue dans ce quartier défavorisé de la citadelle des airs. Des poutres disloquées, des toiles sales tendues entre deux piquets, se répondent en grincements maussades et révélateurs d'une timide vie sous leurs toits de misère. C'est au centre de cette zone, oubliée ou volontairement ignorée, que s'affale une cabane des plus banales.
Indistincte, inintéressante, on en voit plus sortir personne depuis des jours, et pourtant. À qui tend l'oreille, on raconte que se confient parfois des murmures, des chuchotements. Les vitres, brisées en éclats, on été remplacées par des planches fraîchement clouées. Il n'est pas rare qu'un habitant disparaisse sans laisser de trace du jour au lendemain ici, et sans famille pour venir les quérir, l'odeur nauséabonde de ses chairs en putréfaction incite souvent le voisinage à colmater la plaie, enterrer les derniers restes sous un amas de ce qu'on trouve en abondance ici : du bois, du linge et des ordures. Et brûler le tout dans un grand bûcher. Qui vivait là, personne ne le sait ni n'en a cure, mais le vide qu'aurait dû laisser la mort se fait... étrangement remarqué.
Au lent refrain d'une gouttière qui égrenne en petites gouttes la dernière averse, se mêle une mystérieuse litanie. Froissements d'étoffes éprouvées, tendues, tirées. Des soupirs qui s'étirent à l'infini dans le silence, les caresses de la peau contre la peau, la succion de lèvres contre des lèvres. Un gémissement mal contenu.

Vlad vient couvrir de sa grande paume la bouche fautive, tandis qu'il s'aide de l'autre main pour se redresser, dominer, envahir l'espace vitale d'une Alice étendue, nue, entièrement dévoilée dans sa nouvelle apparence de Damnée. Le teint lait de l'ancienne ange est parsemée d'éclats carmin, son sang, celui de son créateur. Ce dernier dépose encore un baiser vorace dans la chair de sa gorge. La rendre faible, la rendre forte. Goûter sa sève à en perdre l'esprit, jamais il n'a connu telle effervescence pour une de ses semblables. Ses lèvres copieusement teintées de rouge s'étirent sur un sourire alors qu'il se redresse pour la regarder, l'oeil légèrement abusé de fièvre.

Voilà une semaine qu'ils se sont enfuis ici. L'appartement de la Hunter étant trop exposé, aux anges, aux membres de la guilde, et à d'autres impromptues visites que Vlad préférait éviter. Ce quartier connu pour n'abriter que des reniés leur a offert un parfait refuge, sans visage ni couleur, personne n'aurait pu avoir l'idée de fouiner plus loin que la calamité miséreuse. Une semaine pour se redécouvrir, et apprendre aussi. Vlad n'avait jamais envisagé un jour de saisir une âme sous le joug de la nuit. Le choix n'en a pas vraiment été un, car la laisser mourir n'était définitivement pas une option. Il a passé ses nuits à observer son engeance, s'amuser de son ignorance, réapprendre avec elle ce qui pour lui est l'évidence. Revêtir avec surprise et appréhension le statut de proie, car la jeune transformée démontre un appétit édifiant lorsqu'il s'agit de son sang à lui. Peut-être en dernier vestige de sa nature angélique, refuse-t-elle catégoriquement de boire à la source mortelle. Il a essayé pourtant de l'initier, d'abord en tentant d'éveiller chez elle un intérêt pour la chasse, puis en lui offrant la gorge d'un homme, d'une femme, et aurait même tenté l'inégalable nectar de l'enfance si la chasseuse ne l'en avait dissuadé.
Après une énième nuit infructueuse où les crocs nouvellement révélés ont de nouveau réclamé leur source favorite, Vlad s'est résigné. La laissant s'enivrer jusqu'à ce qu'il perde conscience, il s'est endormi dans un sommeil perturbé de songes. Il a revu Sansa, Pied-de-Bot, Herl et d'autres anciens camarades. Il était de nouveau libre, choisissant le prochain cap sans se soucier du lendemain. Croire que ses années de naviguant seraient éternelles, qu'avec le ciel pour allié, il n'aurait plus de compte à rendre à personne, pour retomber soudainement dans la précarité du fugitif. Cette île lui veut du mal, c'est certain.
Ce soir-là, au réveil, ses bras ont naturellement saisi le petit corps mutilé qui gîsait à son côté. Jusque là, il s'était gardé de la goûter, de crainte de tarir leur relation d'une certaine forme... d'immoralité. Mais ce soir, il la voulut.

Calmement, le Sang-pur ramène la couverture sur Alice, et s'extirpant de la couche défoncée, saisit sa chemise et le reste de ses vêtements pour s'en revêtir. Il se reboutonnne à la hâte, faisant fi de la sensation poisseuse du lin sale sur ses épaules, attache ses cheveux d'un lacet, et s'approche d'une table où les armes des deux vampires sont disposées. La pièce est plongée dans l'obscurité. Le soir est tombé depuis plusieurs heures maintenant, et ils sont aux meilleurs loges pour observer sans être vus ce qui se trame à l'extérieur. Distraitement, Vlad caresse les aspérités de cuir du fourreau d'une de ses lames. Il en redessine un des motifs, la lettre "V" soigneusement calligraphiée. Comme chacun des poignards de son arsenal, cette arme a une histoire, et peut-être un jour aura-t-il assez confiance en quelqu'un pour la lui conter. Mais aujourd'hui, une toute autre affaire accapare son esprit.
Saisissant avec adresse la dague il en attache les lanières à sa ceinture, puis fait de même avec la deuxième avant de se tourner vers la seule autre occupante des lieux, et de l'invectiver sans aménité dans la voix.

« Je te dissuaderai pas de me lâcher les bask', cette fois. Mais si ça te devait mal trourner, je pourrai pas te redonner une troisième vie, alors fais-y gaffe. On y va quand t'es prête, grouille-toi. »

Un état second ne le quitte plus depuis quelques heures, alors que dans les premiers temps de la nuit, les deux infants marchent invisibles vers une destination connue d'eux-seuls. Le strige entend à peine sa compagne à côté de lui. La couleur morne de la terre foulée par ses pas lui rappelle celle du ciel par temps d'orage. Il ne s'aperçoit de leur progression que lorsque le sol devient dur, le gris des pavés l'emportant sur l'orange rouille de la boue.
Le port d'Arméria. Unique avancée aérienne pour accéder à l'île la plus mystérieuse du ciel. Toute la zone portuaire grouille de vie à n'importe quelle heure du jour et de la nuit, et cette soirée n'échappe pas à la règle. Mais Vlad ne ralentit pas. Sans un regard pour la Sabreuse, sa démarche plus assurée que jamais, il s'avance vers la silhouette lointaine de grandes voiles blanches toutes entières déployées. Il n'y a qu'un seul vaisseau, dans toute la mer de nuages qui arborrait une telle apparence...

D'une dégaine traînante, l'insouciant vampire marche sur le rebord du quai, un pied devant l'autre, avec l'équilibre d'un félin lascif, narguant le vide où un seul faux-pas le précipiterait en un instant. Le long du ponton, amarrée à d'immenses pilliers de métal profondément enfoncés dans le sol, d'une longueur de bras à peine, une cale de navire en bois tangue au gré des vents. Elle aussi le nargue de son lent grincement. En ses entrailles, il vivait, fuyait ses chaînes, et l'immuabilité du monde terrestre. À son bord, il était tout puissant, inatteignable. Du plat de sa paume caleuse, il flatte le flanc usé de la Vierge des Ressacs. Ce vaisseau, dont il connaît les moindres recoins, les failles comme les forces, des plus infimes interstices aux trous de souris, n'a de secret pour lui que cette longue année de reni, d'exil imposé par son ancienne compagne de voyage, celle dont il était le bras droit, le confident, et l'amant. La plus redoutable des meneuses de l'air, et celle pour qui il est venu aujourd'hui.

Vlad s'arrête enfin alors que la cale courbe semble n'en plus finir. Tout est calme dans cette partie du port, comme effacée du reste. Il sait qu'il plonge dans un piège. Une fois à bord, il sera trop tard pour faire machine arrière. Le Sang-pur jette un regard dans le vide, entre le quai et le navire amarré, puis se tourne lentement vers Alice. Son oeil unique alterne entre les deux améthystes brillantes, et s'approchant, il lui tend la main.

« Tu me fais confiance ? »

Murmure-t-il doucement, attendant qu'elle renonce à sa dernière chance de survie....




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Alice Eden

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MessageSujet: Re: Première leçon, la Patience   Première leçon, la Patience EmptyJeu 7 Juil - 20:36

Première leçon, la Patience

La vie de fugitif, jamais encore Alice n’avait eu à l’expérimenter. Mais ici et avec lui elle se sait en sécurité, ici la guilde ne la cherchera pas. Du moins pas pour l’instant… Mais tôt ou tard elle devrait aller leur rendre des comptes, elle ne préfère pas y penser pour l’instant. Profitant de ces quelques jours pour apprendre tout ce qu’elle peut. Découvrant avec amusement sa nouvelle vie, comme si les écailles qui cachaient ses yeux venaient de tomber pour laisser voir le monde. Bien qu’étant la plus âgée elle écoutait les leçons de son aîné dans le monde vampirique. Alice a toujours eu une faculté d’adaptation surprenante et encore une fois elle le prouve. Mordre n’avait pas nécessité d’apprentissage, s’arrêter en revanche est un peu plus délicat. Ainsi son amant s’était plusieurs fois retrouvé affaibli après que la jeune femme se soit sustentée. Mais malgré ses tentatives, les crocs de la jeune vampire se refusaient à une autre gorge. Ou peut-être est-ce des vestiges de son humanité qui la poussent à ne pas s’attaquer à ces êtres qu’elle a toujours tenté de protéger.

Les échanges charnels sont aussi un apprentissage et une découverte qui fascine la déchue. Apprivoisant ce sentiment qui la trouble, la frontière entre la soif et le désir étant parfois floue, la seule chose dont elle soit sûre c’est qu’elle le veut, lui, celui qui l’a libérée.

Ce soir-là lorsqu’il se lève, le sang pur semble ailleurs, préoccupé. Mais avant même qu’il ne parle la chasseuse est levée et habillée. Qu’importe le danger elle viendra. Une chose a changée néanmoins, sa vie lui semble être un bien précieux qu’elle compte conserver jalousement.

Le katana à la lame noire est attaché à la ceinture de la hunter. Un vague sourire étire ses lèvres en regardant le dragon gravé sur la lame. Elle est enfin libre, il lui semble chaque jour un peu mieux les mots de son maitre. Des petits couteaux d’argents dans les bottes et à la ceinture, la chasseuse est prête à reprendre du service. Entortillant ses cheveux la brunette les attache en un chignon avec une pique en bois. Quelques mèches indisciplinées s’en échappent déjà pour encadrer son visage. Puis en silence elle le suit à l’extérieur. Ses bottes usées se faisant presque inaudibles sur le pavé. Glissant telle une ombre dans la nuit.

En approchant du navire ses muscles se tendent, le dragonnet sur son épaule gronde doucement sa rancœur. L’un et l’autre gardent un très mauvais souvenir de leur dernière croisière. Pourtant il ne viendrait l’idée à aucun des deux de tourner les talons. Au contraire, les yeux du reptile et de sa maitresse sont animés de la même lueur, la détermination.

A la question de Vlad la déchue attrape sa main, ses yeux tournant au rouge.

- Oui. Mais je ne te promets pas de garder mon sang froid une fois là-dedans, surtout si l’on croise ta chère Sansa.

Le nom de la pirate est prononcé comme l’on crache une insulte. Rien que de repenser au visage de cette femme l’infante sent monter en elle une envie nouvelle. Celle d’enfoncer ses crocs dans sa gorge pour la lui arracher.
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